2 jours dans la vallée de la Clarée en automne
2 jours dans la vallée de la Clarée en automne
La Vallée de la Clarée fait sûrement partie des spots les plus connus des Alpes pour admirer les jolies couleurs de l’automne. Moi qui fuis d’habitude les lieux trop touristiques, je rêvais quand même de découvrir cela de mes propres yeux. Après l’avoir vue des dizaines, voire des centaines de fois sur les réseaux sociaux, il était temps d’y aller moi-même ! Je vous embarque donc avec moi… direction les Hautes-Alpes pour un beau week-end d’automne.
Je pensais que nous en aurions pour seulement deux bonnes heures de route mais c’était en empruntant le tunnel de Fréjus, qui coûte un bras… ou même un rein ! On a donc fait le détour par le Col du Galibier pour éviter le tunnel. Au final, une bonne heure et demie de route en plus, des centaines de virages supplémentaires mais les paysages que l’on traverse vers le Col du Galibier sont tellement grandioses qu’on en oublie vite le temps!
La vallée de Serre Chevalier, entre le col du Galibier et Briançon, offre de superbes couleurs automnales. Un peu plus loin, le village de Névache marque le commencement de la vallée de la Clarée. A ce moment-là, je regarde les montagnes et j’ai, l’espace de quelques minutes, une grosse déception. Les sapins sont verts et les couleurs d’automne pas du tout présentes. Je commence à regretter toute cette route…pour rien !
Mais heureusement, les petits villages que l’on traverse sont très mignons, typiques des Hautes-Alpes, comme ceux que j’avais pu voir dans le Queyras quelques mois plus tôt.
Après quelques kilomètres, la magie commence à opérer. Les mélèzes sont finalement tout jaune. Je n’en avais jamais vu et je suis tout simplement subjuguée par cette couleur dorée. Nous nous enfonçons dans la vallée de la Clarée, entourée de sommets aux airs de Dolomites, ce qui offre une ambiance juste incroyable !
Au programme de ces deux journées dans les Hautes-Alpes, la découverte des plus jolis spots de la vallée de la Clarée et une jolie randonnée en boucle dans le Massif des Cerces à la découverte de 8 lacs cachés dans les montagnes !
Les jolis spots de la Vallée de la Clarée
Notre premier arrêt dans la vallée de la Clarée est la cascade de Fontcouverte, un spot incontournable, accessible en seulement 10 minutes à pied depuis le parking à la sortie du hameau du même nom. Après avoir longé la rivière La Clarée, le petit sentier débouche sur la cascade, entourée de mélèzes jaunes. Le spot est vraiment canon et la cascade coule à flots à cette période de l’année. Un bonheur pour les photographes !
La route qui s’enfonce dans la vallée depuis la cascade de Fontcouverte jusqu’au hameau de Laval, tout au fond de la vallée de la Clarée, est sublime. La route est ponctuée de nombreux chalets en pierre traditionnels et de jolies prairies entourées de mélèzes, si bien que nous nous arrêtons tous les 200 mètres pour faire des photos ! Avec les couleurs d’automne, c’est vraiment très photogénique !
Le hameau de Laval marque la fin de la route dans la vallée. Il y a un très grand parking d’où partent tous les chemins de randonnée pour rejoindre le bout du bout de la vallée ou pour grimper à la découverte des nombreux lacs perdus dans les montagnes environnantes (entres autres, le lac des Cerces et le lac des Béraudes à l’Ouest et les lacs Laramon et du Serpent à l’Est).
En cette fin d’après-midi, nous partons pour une balade dans le fond de la vallée avant que le soleil se cache derrière les sommets. Le chemin est vraiment bien tracé et quelques passerelles en bois permettent de changer de rive. Nous faisons le chemin aller sur la rive droite. Le chemin suit la rivière de La Clarée et monte en pente plus ou moins douce pour s’enfoncer toujours plus dans le fond de la vallée. Nous traversons ensuite la rivière pour revenir au parking par la rive gauche, un peu plus en hauteur. Nous nous baladons davantage que nous randonnons à ce moment-là car nous passons plus de temps à prendre des photos qu’à marcher ! A ce moment de la journée, nous sommes quasiment seuls dans la vallée, donc nous apprécions la chaleur des derniers rayons de soleil avant que le froid des soirées d’automne ne s’installe.
Nous avions, de base, prévu de bivouaquer dans la vallée ou sur les hauteurs. Mais le froid s’est très vite installé et nous décidons finalement de dormir dans ma Clio, complètement à l’arrache. Il fait si froid, que nous dînons, dans la voiture côte à côte, avec le chauffage allumé ! Il faut dire que nous sommes à une altitude d’environ 2 000 mètres et qu’à cette période les températures descendent vite la nuit.
Nous ne sommes pas les seuls à dormir dans nos voitures et quelques vans passeront la nuit vers nous.
Le parking est équipé de toilettes sèches, ce qui est très pratique pour éviter de laisser des traces et de dénaturer nos jolies montagnes !
Romain dort sur le siège passager et j’essaye de me préparer un semblant de lit plat à l’arrière, en repliant la banquette et en installant nos sacs en guise de matelas !
Le confort est beaucoup moins bon que dans la tente mais heureusement, le froid ne nous atteint pas ! Enfin, au petit matin, les vitres de la voiture sont gelées et l’herbe également. J’en déduis que les températures sont descendues très bas au lever du soleil.
Nous admirons les premiers rayons se poser sur les sommets, nous petit-déjeunons en vitesse et partons pour une randonnée digne de ce nom !
Rando à la découverte des lacs du massif des Cerces
× 17 km | 990 m D+ | Boucle
En regardant la carte, j’ai découvert que de nombreux lacs se cachaient dans les montagnes juste au-dessus de la Vallée de la Clarée. Il s’agit du massif des Cerces, un massif très sauvage situé entre France et Italie et qui abrite notamment le Mont Thabor. J’ai donc tracé une boucle qui emprunte un petit tronçon du GR57, le tour du Mont Thabor.
Attention, la portion entre le lac des Béraudes et le col du même nom est exposée plein nord et peut être enneigée tôt dans l’hiver ou tardivement au printemps.
Durant cette journée de randonnée, nous avons pu découvrir pas moins de 8 lacs :
- le lac des Béraudes
- le lac des Crouserocs
- le lac de la Ponsonnière
- le Grand lac
- le lac des Cerces
- le lac Rond
- le lac du Grand Ban
- le lac de la Clarée
Le départ de la randonnée se fait depuis le parking de Laval. Après avoir enjambé une nouvelle fois la passerelle en bois au-dessus de la rivière, le sentier grimpe bien raide en direction du lac des Béraudes. Seulement 2 kilomètres pour l’atteindre mais environ 500 m de dénivelé positif… raide je vous disais !
A cette période, le soleil ne pointe pas trop le bout de son nez de derrière les montagnes, si bien que le lac est en bonne partie gelé. Sa jolie couleur turquoise nous émerveille mais il reste encore une bonne grimpette pour arriver jusqu’au col des Béraudes, à 2 768 mètres d’altitude. Nous y faisons une petite pause ravitaillement pour reprendre des forces avant de continuer notre ascension.
Certains passages sont gelés, nous prenons toutes les précautions pour ne pas glisser. Vu la raideur du sentier, une chute serait fatale !
Le col offre un panorama grandiose sur les principaux sommets des Ecrins et leurs glaciers mais le vent souffle si fort que nous ne nous attardons pas.
Les premiers pas de descente sont quelque peu glissants et très raides sur un sentier poussiéreux. Avec précaution pour ne pas glisser, nous retrouvons finalement un sentier un peu plus plat qui oblique vers l’ouest. Le chemin serpente sous le pic de la Moulinière et les crêtes de la Ponsonnière et nous croisons le lac des Crouserocs ainsi que de nombreuses petites mares d’eau sans nom. Plus loin, nous apercevons, en contrebas, de nombreux marcheurs qui grimpent en direction du col de la Ponsonnière. Notre sentier surplombe le Grand Lac et le lac de la Ponsonnière avant de rejoindre au col le GR 57 qui fait le tour du Mont Thabor.
A ce moment précis, je me retrouve face à un paysage qui m’est familier, ces photos que j’ai vues de nombreuses fois sur Instagram. La vue du col de la Ponsonnière, côté Écrins, est mythique. Et la voir de mes propres yeux, contre toutes attentes, me procure beaucoup de joie !
Nous faisons notre pause pique-nique au col, blottis derrière des rochers, pour s’abriter du vent qui souffle fort. Après un dernier coup d’œil au massif des Ecrins, il est temps pour nous de quitter les Hautes-Alpes pour repasser en Savoie en direction du lac des Cerces. Face à nous, se dressent les Aiguilles d’Arves avec leur forme si reconnaissable. Nous continuons sur le GR57 et après 3 kilomètres de marche et un sentier plutôt plat, nous arrivons au lac des Cerces situé au pied de la Pointe des Cerces culminant à 3 098 mètres d’altitude. J’ai adoré ce lac transparent et sa dizaine de nuances de vert. J’aurais pu y passer des heures à en faire le tour et à apprécier le cadre, la vue et sa couleur changeante. Mais le temps file et, à cette période de l’année, les journées raccourcissent vite (et nous devons faire la route pour rentrer à Thônes) !
Nous faisons notre pause pique-nique au col, blottis derrière des rochers, pour s’abriter du vent qui souffle fort. Après un dernier coup d’œil au massif des Ecrins, il est temps pour nous de quitter les Hautes-Alpes pour repasser en Savoie en direction du lac des Cerces. Face à nous, se dressent les Aiguilles d’Arves avec leur forme si reconnaissable. Nous continuons sur le GR57 et après 3 kilomètres de marche et un sentier plutôt plat, nous arrivons au lac des Cerces situé au pied de la Pointe des Cerces culminant à 3 098 mètres d’altitude. J’ai adoré ce lac transparent et sa dizaine de nuances de vert. J’aurais pu y passer des heures à en faire le tour et à apprécier le cadre, la vue et sa couleur changeante. Mais le temps file et, à cette période de l’année, les journées raccourcissent vite (et nous devons faire la route pour rentrer à Thônes) !
La dernière petite grimpette de la journée nous permet de rejoindre le col des Cerces et nous nous retournons de nombreuses fois pour admirer le lac du même nom sous différents angles. Face à nous, nous découvrons 2 nouveaux lacs : le lac du Grand Ban et le lac Rond. A cette période, le lac du Grand Ban est presque à sec alors que le lac Rond nous offre une ambiance magique avec ses jolies couleurs et ses vaguelettes dorées dûes au vent qui souffle !
Nous passons ensuite devant le dernier lac de la journée, le lac de la Clarée, déjà dans l’ombre des montagnes. Ce lac est en fait la source de la Clarée, cette rivière qui serpente dans la vallée du même nom pour ensuite se jeter dans la Durance, 30 kilomètres plus loin.
Jusqu’à la fin de cette rando, nous longerons la rivière. Nous quittons finalement le GR57 au niveau du refuge de Drayères pour descendre et retrouver la vallée de la Clarée, où le soleil s’est déjà caché derrière les sommets.
Une magnifique randonnée, bien sportive, qui permet de découvrir de nombreux lacs ainsi que la variété de paysages qu’offre le massif des Cerces.
Petits tips
- Si vous comptez partir en bivouac, Briançon est le dernier arrêt ravitaillement supermarché !
D’ailleurs, si vous êtes de passage quelques jours dans la région, je vous conseille de visiter la ville : petite mais très mignonne avec ses ruelles colorées (on pourrait se croire dans le Sud) et ses immenses forts Vauban surplombant le centre. - Il y a beaucoup d’eau partout dans la vallée de la Clarée. Pour ne pas vous charger inutilement, pensez à prendre une gourde filtrante ou des pastilles purifiantes.
- Attention, il n’y a pas de réseau téléphonique dans la vallée de la Clarée.
- Petite anecdote (et même petit conseil) : sur la route du retour le dimanche soir, en descendant sur Saint Michel de Maurienne, après avoir passé le col du Galibier, j’interpelle Romain qui conduisait pour lui montrer un sommet qui ressemblait étrangement à un que nous avions pu voir dans la journée. Je regarde alors sur Maps.me et je me rends finalement compte que nous ne sommes qu’à 5 kilomètres à pied de la rando que nous avons faite aujourd’hui alors que nous venions de rouler quasiment 1h30.
Du coup, si vous souhaitez faire une rando dans les Cerces (et même descendre dans la vallée de la Clarée), je vous conseille de vous garer avant la montée du Col du Galibier. Cela rajoutera 5 km à votre rando mais vous économiserez 1h30 de route aller. Cependant, si vous ne souhaitez voir que la vallée de la Clarée, cela rajoute un peu de marche à pied mais c’est possible notamment en bivouaquant !