Beaufortain : rando aux lacs de la tempête et sommet du Grand Mont

Beaufortain : rando aux lacs de la tempête et sommet du Grand Mont

L’automne est, depuis peu, une saison que j’adore. Et pourtant avant je détestais cette période synonyme de la fin de l’été, de l’arrivée du froid et des journées qui raccourcissent. Mais depuis que je vis en Haute-Savoie et que les montagnes se transforment en un magnifique patchwork de oranges (en plus très photogénique), je dois avouer que cette période est l’une de mes préférées… et encore plus quand le soleil est au rendez-vous et qu’il permet de profiter des sentiers de rando à fond jusqu’à l’arrivée de la neige ! 

Alors que les couleurs automnales étaient encore peu présentes en Haute-Savoie mi-octobre, je décide de retourner dans le Beaufortain pour une belle randonnée à la journée : direction les lacs de la tempête et le sommet du Grand Mont (2 686 m). A défaut de voir de beaux paysages orangés, je me dis qu’aller à la découverte de nouveaux lacs, ma passion ultime, fera largement l’affaire. Mais c’était sans imaginer que cette randonnée serait l’une des plus belles que j’ai faites dernièrement.

Itinéraire de la randonnée

×    15 km    |    1 220 m D+    |    Boucle

La randonnée jusqu’aux lacs de la tempête se fait habituellement en aller-retour depuis le lac de Saint-Guérin, au-dessus d’Arêches, mais il est également possible de la faire depuis la vallée de Notre-Dame-de-Briançon. Comme je déteste faire des allers-retours, j’ai cherché sur le site d’Outdooractive (planificateur d’itinéraires et bien plus…) comment réaliser une boucle.

Outdooractive est un site internet/application mobile dédié aux activités de plein air et gratuit (il suffit de créer un compte). De nombreux itinéraires sont disponibles et vous pourrez sûrement trouver votre bonheur et vous inspirer. Sinon vous pourrez planifier vos futures sorties en choisissant parmi plus de 30 activités différentes (rando, vélo…). Vous pouvez sauvegarder vos itinéraires, les partager et même les exporter sur votre GPS. Encore mieux, car il arrive de ne pas avoir de réseau en montagne, vous pouvez enregistrer votre itinéraire hors-ligne à l’aide de l’application mobile Outdooractive ou charger le tracé GPX sur votre téléphone. Vous pouvez également utiliser la fonction de navigation de l’application pour tout itinéraire que vous enregistrez hors-ligne.
Si vous souhaitez davantage de fonctionnalités, il existe un abonnement payant (2,5 €/mois) : accès à l’application sans internet, davantage de fonds de carte disponibles (IGN, Swisstopo..), vidéos 3D de vos parcours…

J’ai repéré un chemin qui monte au-dessus des lacs de la tempête jusqu’au sommet du Grand Mont, à 2 686 m d’altitude, puis qui redescend jusqu’au lac de Saint-Guérin par les lacs Seston et Cornu. Bingo, on va faire ça ! 

Finalement, nous avons trainé un long moment aux lacs et au sommet. On ne voulait plus redescendre tellement la vue était incroyable. On a donc zappé les lacs Seston et Cornu pour redescendre au col de la Louze puis au lac de Saint-Guérin (il y a plein de mini étangs trop mignons face au Mont Blanc). Le nombre de kilomètres est le même par les deux chemins !

Outdooractive offre de nombreux fonds de carte sauf que le sentier que j’ai repéré n’est pas tracé sur les cartes IGN. Je me dis que nous aviserons une fois sur place et si jamais on ne trouve pas le chemin ou qu’il n’est vraiment pas bien tracé, on pourra revenir sur nos pas jusqu’au col de la Louze et monter au Grand Mont par là.

Finalement, le chemin qui monte au Grand Mont depuis les lacs de la tempête est très bien tracé. Le plus compliqué sera de trouver le début du sentier mais avec un tracé GPX, cela se fera sans mal. Une fois engagés, il suffit de suivre les traces et les cairns disposés tout au long du tracé.

Attention : le chemin est du hors-piste, par moment dans un pierrier et parfois un peu raide. Il nécessite une bonne condition physique, de bonnes chaussures, des bâtons et un bon sens de l’orientation.

Récit de cette journée

Le début de la randonnée se fait au bord du lac de Saint-Guérin, sur les hauteurs des villages d’Arêches et de Beaufort. Je n’étais jamais venue et même si ce lac est un barrage électrique, le cadre est vraiment canon et on pourrait même se croire au Canada !
A cette période de l’année où les jours ne sont plus très longs, nous arrivons au lac alors que les premiers rayons de soleil l’éclairent.

Le début du sentier part de l’autre bout du lac. Nous l’avons donc longé par la piste de droite (itinéraire le plus court) mais vous pourrez le longer par la gauche et ainsi emprunter la passerelle himalayenne.

Au niveau du panneau indiquant les lacs de la tempête, la piste forestière se transforme en sentier et commence à monter doucement en direction du col de la Louze. Et alors qu’on ne s’y attendait pas, on découvre que les arbres ont de magnifiques couleurs d’automne et les myrtilliers sont tout rouge. On est subjugué par la beauté. En plus, le sentier est très agréable à monter car aucun passage technique et la pente est plutôt douce et constante.

Le soleil sort tout doucement de derrière les sommets et réchauffe l’ambiance. Le sol qui était tout blanc dégèle à toute allure et je troque très rapidement le pantalon contre un short et mes différentes couches du haut contre un débardeur. En quelques minutes, la température est montée d’au moins +20 °C !!

Alors que nous nous retournons pour apercevoir la vue sur le lac de Saint-Guérin en contrebas, nous découvrons le sommet du Mont Blanc qui commence à se dessiner derrière les sommets. Plus nous montons, plus il apparaît (forcément me direz-vous!). C’est la 3e fois que je viens dans le Beaufortain mais c’est seulement la première fois que je le vois, car à chaque fois il était dans les nuages !

Nous arrivons au col de la Louze (ce nom est plutôt drôle) après une bonne heure de marche. La vue y est grandiose avec d’un côté le Beaufortain et le Mont Blanc et de l’autre, au loin, les sommets de Belledonne. Avec les récentes chutes de neige, tous les versants nords sont enneigés, ce qui rend le panorama encore plus beau et contrasté entre le jaune de l’herbe sèche à l’automne et le blanc de la neige !

Au niveau du col, il ne reste plus qu’une dizaine de minutes jusqu’au premier des lacs de la tempête. En chemin, on commence à apercevoir quelques petits étangs qui me font penser aux pozzines corses.

Au total, les lacs de la tempête sont composés de 4 lacs se succèdant dans une mignonne petite vallée coincée entre la Pointe de Comborsier et le Grand Mont.

Après une dernière petite grimpette sur une petit sentier au milieu des rochers, on arrive au premier lac de la tempête. Le cadre est grandiose : les montagnes sont blanches, l’herbe sèche est jaunie par la chaleur de l’été et le lac offre un reflet presque parfait des sommets.
Quelques mètres plus loin, le chemin débouche sur les hauteurs du 2ème lac, le plus grand. On descend proche de l’eau pour en faire le tour et on pique-nique un peu plus haut. Ce lac est encore plus beau, car entouré de dizaines d’arbustes à myrtilles tout rouge. En plus, de nombreuses algues orangées flottent sur les bords du lac, ce qui rend le coin encore plus photogénique.

Après avoir fait le tour du lac, le sentier descend encore un peu plus vers les deux derniers lacs, plus petits mais très mignons, avec une vue sur d’autres sommets lointains.
Encore une fois, on prend le temps de se balader autour et de les découvrir. Le cadre est tellement incroyable qu’on veut en profiter à fond. On fait également attention car certaines parties des sentiers qui bordent les lacs sont enneigées voire même gelées. On redouble donc de prudence pour ne pas laisser une cheville par ici !

Au niveau du dernier lac, un petit sentier non balisé monte sur la gauche vers le lac des besaces (mais avec toutefois quelques cairns indiquant le chemin). D’une couleur bleu lagon et d’une pureté rare, ce petit lac est grandiose… et l’eau tellement transparente, que si la neige ne bordait pas le lac, j’aurais presque eu envie de m’y baigner.

Les plus motivés pourront descendre encore un peu plus bas que les lacs de la tempête, vers le lac vert.

L’heure tourne et il nous reste encore une bonne trotte à marcher pour atteindre le sommet du Grand Mont. Le chemin monte sur la droite au-dessus des lacs de la tempête. Il n’est pas balisé mais avec les traces GPX et de bons yeux pour guetter les cairns, on arrive plutôt sans mal à trouver le début du sentier. Ensuite, il suffit de suivre les traces pour arriver au col avant de rejoindre le sommet. Le chemin est plutôt très raide… et pour cause, on grimpe plus de 500 mètres de dénivelé positif en 1,5 km.

Attention, le chemin est très raide et il peut-être glissant dans les pierriers. Au printemps ou à l’automne, des névés peuvent subsister, il faut donc être prudent. Dans tous les cas, il vaut mieux être bien équipé.

En montant, on se retourne plusieurs fois pour admirer la vue plongeante (mais aussi pour reprendre notre souffle!!) sur les lacs de la tempête et le lac des besaces . C’est vraiment superbe !

Après une bonne suée finale, on arrive sur les crêtes face au Mont Blanc. C’est plutôt rare pour moi de le voir de ce côté là et il est juste magnifique et paraît tellement énorme. La vue depuis le col est juste incroyable, je ne peux m’empêcher de lâcher un immense WAOUH ! Comme j’ai décidé de l’itinéraire de la randonnée, un peu à l’arrache, le matin même, je ne savais pas du tout à quoi m’attendre avec cette randonnée. Et surtout, quand j’ai repéré cette boucle, je n’avais pas vraiment imaginé ni remarqué qu’il y aurait un point de vue si fou de là-haut !

On prend le temps d’admirer les différents sommets de la Vanoise, du Beaufortain, de Belledonne, la Grande Sassière… puis je motive Romain @chasseur.de.spots à monter jusqu’au sommet du Grand Mont à 2 686 m. Car il nous manque un petit côté pour avoir une vue à 360°… et surtout il nous manque la vue sur notre chez nous, les Aravis.
On réunit nos dernières forces et on fonce au sommet, symbolisé par une belle croix en bois. On ne regrette pas d’être montés car la vue est encore plus FOLLE ! On voit les Aravis, la Tournette, les Bauges et tous les sommets environnants. On se pose et on déguste une bonne bière en admirant la vue.

On est tellement bien qu’on ne veut pas redescendre… mais il est déjà plus de 17h et il nous reste 7 kilomètres pour rejoindre la voiture. On aperçoit en contrebas les lacs Seston et Cornu, déjà dans l’ombre de la fin de journée. On décide donc de redescendre au lac de Saint-Guérin par le col de la Louze (le nombre de kilomètres est le même par les deux itinéraires). Certains passages, exposés plein nord, sont encore bien enneigés à cause des récentes chutes de neige de début octobre. Le chemin descend face au Mont Blanc et on découvre plein de minis trous d’eau. Le sentier est vraiment magnifique mais nous ne faisons pas beaucoup de photos car tout ce flanc de la montagne est à l’ombre. Il faudra qu’on revienne !

De retour au col de la Louze, c’est déjà presque l’heure du coucher de soleil. Le Mont Blanc commence à se parer d’une magnifique couleur rose tandis que la lune, presque pleine, se lève non loin de là. On hésite à rester admirer le spectacle ou à se dépêcher de descendre. Mais il commence à faire froid et on n’a pas de frontale (seulement nos portables). On se dépêche donc de dévaler le chemin que nous avions monté plus tôt dans la journée. Nous sommes les derniers par ici et nous avons la montagne rien que pour nous à cette heure-là.

On est finalement de retour à la voiture à 19h30, dans la nuit noire, sous un magnifique ciel étoilé.