Sortie ski de rando dans le massif de la Lauzière
Sortie ski de rando dans le massif de la Lauzière
Avant que le Club Alpin Français (CAF) des Aravis propose cette sortie ski de rando dans le Massif de la Lauzière, je dois avouer que je n’avais jamais entendu parler de ces montagnes ! Alors avant de commencer le récit de cette magnifique sortie en ski de randonnée, je tiens à vous resituer la Lauzière, pour ceux qui ne connaissaient pas… attention, à ne pas confondre avec la Lozère (bon ok, le jeu de mot est un peu pourri… mais pardonnez-moi, j’ai le COVID au moment où j’essaie d’écrire ces lignes et puis, qui sait… si vous êtes nuls en géographie, vous auriez pu confondre) !
Donc, le Massif de la Lauzière se situe dans les Alpes, en Savoie, au Sud-Est d’Albertville, entre la Vanoise, la Tarentaise et la Maurienne. Géologiquement parlant, ce petit massif n’est autre que la continuité du Massif de Belledonne. Son point culminant est le Grand Pic de la Lauzière, avec ses 2 829 mètres d’altitude.
Avant de partir en ski de randonnée, il est important de se renseigner sur les conditions météo, de consulter les bulletins d’avalanches, de tracer son itinéraire avec beaucoup de précautions et de respecter les règles de sécurité (entre autres : avoir son kit DVA, pelle et sonde toujours dans le sac). Pour tracer mes itinéraires en toute sécurité, j’utilise Outdooractive (site internet et application) qui offre des fonds de carte avec l’inclinaison des pentes et permet ainsi d’éviter des zones trop pentues en période de forts risques d’avalanches). Mais surtout et dans tous les cas, ne partez jamais seuls !
Pour résumer en deux lignes cette première découverte du Massif de la Lauzière, je peux simplement vous dire que je n’ai qu’une hâte, c’est d’y retourner, notamment en été pour y faire une randonnée bivouac. Les paysages y sont différents des combes des Aravis, et les points de vue sont incroyables sur la Vanoise, les Ecrins et le Mont Blanc. Et cerise sur le gâteau de cette belle journée, nous avons eu droit à une neige juste divine… de celle qu’on n’a qu’une fois dans l’hiver. De la poudre délicieuse, un vrai régal à skier et… à photographier !
Itinéraire de la sortie en ski de rando
× 13,5 km | 1 200 m D+
Le départ de la randonnée se situe un peu avant le village de Celliers dessus.
Initialement, le but de cette journée était de rejoindre, à peaux de phoques, les Portes de Montmélian. Mais au fur et à mesure de la montée, les encadrants du CAF des Aravis ont adapté l’itinéraire en fonction des pentes et des expositions afin que nous ayons la meilleure neige possible à la descente. Et je peux vous dire que nous leur devons un immense merci tant la neige était un régal et tant les paysages étaient somptueux ! Nous sommes finalement montés jusqu’au col de Montartier, au pied du Pic du Rognolet.
Récit de cette journée
Après avoir récupéré l’autre moitié du groupe à Albertville, nous prenons la direction de la Vanoise avant de bifurquer sur une longue route en lacets en direction du col de la Madeleine, afin de rejoindre notre point de départ du jour : le petit village de Celliers dessus. Il y a déjà de nombreuses voitures garées mais nous parvenons à trouver une place pas trop loin du début de l’itinéraire. Vu qu’il y a un énorme dénivelé aujourd’hui, je ne voulais pas me fatiguer à marcher plusieurs kilomètres avec mes chaussures de ski aux pieds… et mon dieu que tout le monde sait comme c’est horrible !
Tout le groupe s’équipe : on fixe les peaux aux skis, on n’oublie pas de mettre nos DVA sous notre veste, on vérifie que nous avons bien casse-croûte, pelle, sonde et habits chauds. L’un d’entre nous a oublié ses bâtons (je tairais son nom!). Heureusement un camarade lui prête un de ses deux bâtons et ils montent ainsi les 1 200 m D+ avec seulement un bâton chacun dans une main, et l’autre dans la poche (de dos, on croirait Jamel Debouze qui fait du ski de rando) !
On chausse enfin les skis pour découvrir ce magnifique paradis blanc qui s’étend devant nous. Et le soleil est déjà de la partie, quel bonheur ! Ca réchauffe tout de suite les cœurs et les corps… car il ne fait pas la même température à l’ombre.
L’itinéraire débute par une piste forestière sur un petit kilomètre qui permet de se mettre en jambe et de s’échauffer. Puis, on attaque une montée un peu plus raide où nous devons zigzaguer entre les cailloux apparents, les plaques de verglas et les autres skieurs ! Tout le monde s’est donné rendez-vous ici en ce dimanche de début février… à moins que les conditions de neige et d’avalanches aient poussé tous les skieurs à venir dévaler les pentes de la Lauzière. Bon après coup, je pense que cette randonnée est l’une des plus belles du coin et c’est pour cela que tout le monde y vient !
Après cette première raideur, nous débouchons sur une magnifique prairie enneigée où serpente une petite rivière (j’adorerais y revenir en été, ça doit être tellement bucolique). Première petite pause afin de se délester de quelques couches de vêtements. Entre l’effort et le soleil qui cogne, il faut dire qu’il fait vraiment chaud ! En se retournant, on découvre alors la vue qui commence à se dégager sur les sommets des Alpes, juste en arrière-plan du domaine de ski alpin de Valmorel.
On attaque à nouveau un petit raidillon avant de déboucher sur une autre prairie toute blanche qui nous permet d’avoir une meilleure vision des différents itinéraires possibles. C’est à ce moment-là que Julien et Céline, les encadrants du CAF, décident de changer quelque peu l’itinéraire après avoir analysé la carte papier, les pentes, les expositions au soleil et l’état visuel de la neige. Nous quittons donc la trace permettant de rejoindre les Portes de Montmélian afin de prendre la direction du Col de Montartier, au pied du Pic de Rognolet. S’en suit une montée plutôt raide dans la neige fraîche… où il faut faire des conversions à peu près toutes les 3 minutes. Moi qui ai moins d’une dizaine de sorties de ski de rando à mon actif, je dois dire que c’est un bon entraînement… mais c’est aussi très crevant ! Plus nous prenons de la hauteur, plus la vue se dégage sur toute la Savoie et même les sommets des Alpes. Le Mont Blanc se dévoile et nous apercevons même le Cervin au loin. L’itinéraire évolue dans un désert de poudre blanche, entre dunes de neige immaculée et caravanes de skieurs en file indienne prêts à attaquer la dernière ligne droite vers le sommet.
Nous apercevons le col au loin, mais d’énormes bourrasques de vent viennent nous cingler le visage et nous freiner dans notre ascension. Les conversions sont de plus en plus fréquentes et compliquées dans cette poudreuse fraîche qui font glisser nos pas et nous empêchent d’avoir des appuis stables.
La dernière partie se fait, pour ma part, totalement au mental, car je n’ai plus du tout de cuisses. Heureusement que la beauté des paysages me fait oublier cette douleur et me permet de finir les derniers mètres d’ascension jusqu’au col. Bon, ce n’est clairement pas top de faire ça car il faut toujours garder de l’énergie pour la descente qui est aussi une épreuve pour les cuissots mais je ne voulais vraiment pas m’arrêter avant le col (je suis têtue oui oui) !
Une fois tout en haut, la vue s’ouvre sur l’autre côté de la Savoie jusqu’à la Haute-Savoie avec les Aravis, la Tournette et les Bauges (bon par contre, j’ai complètement oublié de prendre des photos) ! Moi qui avais failli ne pas faire cette sortie car c’était la première fois que j’allais faire autant de dénivelé positif en ski de rando (et qu’en plus je n’ai pas trop la forme physiquement en ce moment), je dois dire que je ne regrette pas du tout d’en avoir bavé… les paysages sont encore plus beaux que les courbatures que j’ai eues dans les cuisses !
Nous ne nous attardons pas, nous décollons et rangeons les peaux, accrochons les chaussures et les fixations et nous attaquons les premiers virages de descente. La pente est raide mais la neige plutôt bonne. Julien prend la tête du peloton pour analyser l’itinéraire afin de nous trouver la meilleure neige possible (il en profite même pour nous distiller quelques conseils sur la lecture de paysages et de la neige). Merci à lui car il nous a permis d’emprunter des couloirs vierges de toute trace et avec une neige juste divine… de celle qu’on n’a qu’une seule journée dans la saison et qu’il ne faut surtout pas rater. Même moi qui n’ai pas l’habitude de skier dans la poudreuse, je me régale (même si les cuisses souffrent). Par endroit, je me serais carrément cru dans un film de freeride !
Nous pique-niquons un peu plus bas, au soleil, avant de finir la descente. Plus bas, la neige n’est plus aussi bonne et même un peu croûtée par endroit. Je manque de me casser la binette plusieurs fois mais je réussis à tenir debout coûte que coûte.
De retour au parking, heureux d’avoir partagé cette merveilleuse sortie tous ensemble, nous partageons un petit goûter au soleil avant de reprendre la route. Mes yeux et mes cuisses se souviendront longtemps de cette magnifique sortie dans le Massif de la Lauzière, tout proche du Pic de Rognolet.
Merci au CAF des Aravis et aux encadrants bénévoles Céline et Julien pour cette magnifique sortie.
Et vous, vous connaissiez le Massif de la Lauzière ?
Je ne connaissais pas ce massif, mais ça donne envi, ça changera du Belledonne
Très belles photos
C’est un magnifique massif avec de beaux points de vue !