Jusqu’à ce que je m’y intéresse, pour moi l’Arménie ne se résumait plus ou moins qu’à Charles Aznavour !!! J’avais tout de même déjà entendu parlé du génocide qui avait touché le pays mais je n’avais aucune image qui me venait en tête quand on évoquait ce pays.
Lorsque j’ai décidé de partir en septembre 2019 vers une destination peu touristique, j’ai tout d’abord pensé au Kirghizistan. Mais les vols étaient chers et une partie du pays restait déconseillée aux touristes. En creusant un peu la liste des pays de cette région, j’ai découvert l’Arménie et suis tombée sur un blog qui m’a clairement donné envie d’y aller. Les paysages avaient l’air vraiment beaux et variés, la gentillesse des locaux paraissait incontestable et la gastronomie plutôt alléchante !

C’est marrant car j’avais adoré ce blog que j’avais découvert (et qui m’avait beaucoup servi) lors de mon voyage en Colombie. Nous avions, les auteurs du blog et moi, la même manière de voyager et aimions les mêmes choses. Donc si l’Arménie leur avait plu, il y avait de grandes chances que ça me plaise également.

Puis j’ai découvert la Géorgie que j’avais déjà aperçue rapidement sur le blog d’Alex Vizeo. C’est comme ça que combiner Arménie et Géorgie s’est imposé comme une évidence. Moi qui ne souhaitais partir qu’un mois, j’ai finalement décidé de partir 6 semaines.
Bref, ce que j’ai lu sur ces deux pays m’a vraiment donné envie : peu touristique (très important pour moi), de jolies randos et des paysages variés, de beaux monastères et, sans oublier, une gastronomie qui avait l’air plutôt goûteuse.

Mon avis sur l’Arménie

Gros coup de cœur, l’Arménie offre des paysages auxquels on ne s’attend pas, des monastères historiques situés dans des lieux incroyables… Mais ce qui m’a le plus marqué, c’est la gentillesse des arméniens. Très peu connue auprès des backpackers comme moi, l’Arménie est un pays très peu touristique (on y croise quelques bus de retraités seulement dans les monastères). J’ai donc fait la plupart de mes randos sans croiser aucun touriste. Les arméniens n’ayant pas l’habitude de voir des femmes voyager seules, j’ai eu la chance d’être invitée à plusieurs reprises chez des locaux. Et même si la barrière de la langue était réellement présente, ils m’ont ouvert leur porte, m’ont offert à manger, à boire… alors que certains étaient vraiment très pauvres…

Erevan, la capitale, est pour le coup, plus touristique. La plupart des backpackeurs que j’ai croisés, y restent une bonne semaine et sillonnent le pays à la journée. En effet, beaucoup d’agences proposent des tours organisés pour visiter le nord ou le sud du pays, en une journée. Même si l’Arménie est un pays relativement petit (il faut seulement 4 heures pour se rendre au sud, vers Goris), cela ne permet pas de voir le vrai visage de l’Arménie. Je vous conseille vraiment de découvrir le pays en quittant Erevan et en allant dormir dans d’autres coins. De belles rencontres à la clé ! Et surtout, je trouve personnellement que réduire le pays à sa capitale n’est pas vraiment représentatif. Pour réellement vivre un pays, il faut le sillonner et sortir de la capitale.

C’est comme réduire la France à Paris… impossible me direz-vous !

Encore plus en Arménie, il y a une énorme différence entre la capitale en pleine évolution où l’on croise de nombreuses jeunes filles habillées à la pointe de la mode, et les régions à l’extérieur de la capitale où on a vraiment l’impression de faire un bon de 70 ans en arrière.

Je vous conseille donc vraiment de quitter la capitale pour découvrir le reste du pays et ses habitants !

Et pour ne rien gâcher, la gastronomie locale est plutôt TRÈS bonne ! Un subtile mélange entre cuisine méditerranéenne et orientale, un délice. Je vous détaille les spécialités locales à ne pas rater un peu plus bas.

Bref, un pays juste magique que j’ai adoré sillonner !!

Les monastères à ne pas rater en Arménie

On pourrait presque dire qu’il y a autant de monastères que d’habitants. Même si cela est un peu exagéré, il y a tout de même un nombre impressionnant de monastères en Arménie. Certains en ruines, d’autres rénovés ou construits récemment. Tous arborent de nombreux khatchkars : des stèles arquées sur la partie supérieure et finement sculptées. Elles sont posées verticalement tout autour des monastères et certaines révèlent des détails d’une finesse incroyable, un travail absolument titanesque à l’époque. Il en existe de nombreuses sortes.

On pourrait penser que les voyageurs non passionnés par les vieilles pierres et l’histoire (dont je fais partie) se lasseraient vite des nombreux monastères. Mais personnellement, j’ai adoré chaque monastère que j’ai visité (et il y en a eu un paquet !) car la plupart sont situés dans des lieux hors du commun, dans un cadre magnifique et offrent de jolis points de vue. Donc, même si vous ne venez pas vraiment pour les monastères (qui effectivement se ressemblent un peu tous de l’intérieur à la fin du voyage), venez pour les paysages qui les entourent !

Voici la liste des 12 monastères à ne pas manquer, selon moi :

  • Khor Virap (Erevan) : au pied du volcan Ararat avec son sommet enneigé et entouré de vignobles
  • Noravank (Yeghegnadzor) : au fond d’un canyon de roches rouges
  • Tatev (Goris) : à flanc de falaises et entouré de montagnes
  • Sevanavank (Sevan) : au bord du lac du même nom sur une presqu’île avec vue panoramique
  • Geghard (Erevan) : au fond d’un canyon verdoyant et entouré de falaises
  • Akhtala (Alaverdi) : les plus belles peintures qu’on puisse trouver à l’intérieur d’un monastère arménien
  • Hovhannavank & Saghmosavank (Erevan) : situé sur les flancs du canyon Kasagh
  • Haghartsin (Dilijan) : entouré de collines verdoyantes et boisées
  • Haghpat & Sanahin (Alaverdi) : jolis points de vue sur le Debed Canyon
  • Spitakavor (Yeghegnador) : perdu dans les montagnes arides

Mon itinéraire de voyage en Arménie

J’ai passé 17 jours en Arménie à sillonner le pays du Sud au Nord. Vous trouverez ci-dessous mon itinéraire et la durée passée à chaque étape.

J’avais prévu de passer un petit peu plus de temps en Arménie car je souhaitais faire une randonnée de 3 jours dans les montagnes Gegham. Malheureusement, le mois de septembre est déjà trop froid et humide pour réaliser ce trek dans les hautes montagnes d’Arménie.
J’avais également hésité à me rendre dans le Haut-Karabakh mais cela était compliqué et me faisait perdre pas mal de temps. Avec les événements de l’automne 2020, cela est maintenant impossible.

carte itinéraire voyage Arménie

Erevan, capitale à taille humaine & ses alentours : 4,5 jours


Même si la capitale ne fait pas partie des plus belles villes d’Europe, j’ai beaucoup aimé m’y balader. La ville est très agréable et compte de jolies curiosités (marchés, églises, mosquée….) On s’y balade facilement et les rues sont aérées. Les habitants sont décontractés et la vie s’y déroule paisiblement. La ville est surnommée la ville rose à cause de la couleur de ses bâtiments. En effet, la pierre utilisée pour construire les édifices provient d’une roche volcanique aux reflets roses.
Comptez 2 petites journées pour explorer la capitale.

Les alentours proches de la capitale permettent de découvrir des paysages vraiment beaux et quelques monastères très intéressants : Khor Virap, un des symboles de l’Arménie, Geghard, Hovhannavank, Saghmosavank… Comptez au minimum 2,5 jours pour visiter les principaux sites.

Yeghegnadzor, randonnées entre montagnes et monastères : 2 jours


Situé à 2h au sud d’Erevan, j’ai adoré ce coin d’Arménie entouré de collines dorées. La ville en elle-même n’a pas grand intérêt, mais si vous aimez la randonnée, vous êtes au bon endroit. J’ai pu réaliser de belles randonnées dans les montagnes pour rejoindre notamment le magnifique monastère de Noravank et la forteresse de Smbataderd mais aussi des petits monastères cachés comme Spitakavor ou Tsakhatsqar.

Goris et Tatev, au sud du pays : 2 jours


Une jolie région située tout au Sud de l’Arménie. On y découvre des paysages désertiques et vallonnés aux airs de canyon. Il ne faut surtout pas manquer le monastère de Tatev situé dans les montagnes, à flanc de falaises et avec une vue absolument fabuleuse. On le rejoint en téléphérique, une expérience incroyable ! De jolies randonnées sont également possibles et le village troglodyte de Khndzoresk est vraiment une belle découverte.

Lac Sevan : 1 jour


Le lac Sevan, c’est le plus grand lac d’Arménie et 2,5 fois le lac Léman ! Les paysages sont superbes car le lac est entouré de montagnes. Situé à 1 900 m d’altitude, on y retrouve des airs de lac Titicaca ou de Fjords d’Europe du Nord, avec leurs petites maisons en bois coloré. De jolis monastères sont à découvrir tout autour du lac et on peut y faire de jolies randonnées.

Dilijan, la petite Suisse arménienne : 2 jours


Dilijan est la région la plus verte de l’Arménie : pas étonnant qu’on la surnomme la « petite Suisse arménienne » ! Les amateurs de randos se feront plaisir et y trouveront de beaux itinéraires à pied entre monastères perdus, alpages et lacs de montagne.

Alaverdi, région au nord de l’Arménie : 1,5 jours


Cette région au Nord du pays a été mon 2ème coup de cœur (après Yeghegnadzor) de mon voyage en Arménie. Très peu touristique, on peut y faire de magnifiques randonnées dans le canyon Debed à la découverte de monastères somptueux.

Mes conseils pour voyager en Arménie

  • Si vous aimez les randonnées, vous serez gâtés ici entre montagnes verdoyantes et collines dorées, canyons, monastères… J’ai trouvé la grande majorité de mes itinéraires grâce à Hike Armenia (site internet et application smartphone). Ils ont également un bureau à Erevan où il est possible de se rendre pour avoir des informations ou même organiser un trek avec un guide.
  • Emportez toujours un foulard dans votre sac car dans la plupart des monastères il faut se couvrir la tête et/ou les épaules et même parfois les jambes pour les femmes (des jupes sont souvent prêtées à l’entrée).
  • L’eau est potable dans la capitale mais il est préférable de ne pas boire l’eau du robinet dans le reste du pays.
  • C’est toujours intéressant d’apprendre quelques mots basiques. Et sachez qu’une grande majorité des locaux parle russe couramment. Voici quelques petits mots de vocabulaire arménien simples :
    • Bonjour / bonsoir : barev
    • Merci : shnorhakalut’yun (Spasiba en russe)
    • Oui / non : ayo / vosh (da / niet en russe)
  • Il est préférable d’éviter de parler de la Turquie et des Turcs aux arméniens. Le génocide du début du siècle dernier est encore très présent dans les esprits.

La meilleure saison pour voyager en Arménie

La meilleure saison s’étend de mai à octobre. Les étés sont très chauds et les hivers plutôt rudes. J’ai personnellement voyagé mi-septembre. Les journées étaient ensoleillées et les températures douces voire chaudes avec de jolies couleurs d’automne qui commençaient à être un peu présentes dans le nord du pays.

Le budget pour un voyage en Arménie

Mon budget quotidien était d’environ 25 euros (tout inclus : transports, logements, nourriture…) soit 400 euros sur place pour 17 jours de voyage.

Pour vous donner un ordre d’idée, j’ai dépensé 1 350 euros pour 6 semaines de voyage en Arménie et en Géorgie (vols inclus).

  • Pour l’hébergement, il faut compter environ 7 euros pour une nuit en auberge, hostel ou guesthouse.
  • Un repas dans un restaurant vous coûtera environ 7 euros pour un menu complet. Si vous mangez dans la rue ou dans des petits restaurants locaux, comptez environ 3 à 4 euros.
  • Pour se déplacer, le plus économique est d’utiliser les transports en commun. Ici, comme en Géorgie, les bus locaux s’appellent les marshrutkas.

La sécurité en Arménie

L’Arménie est un pays sûr. Comme partout, il faut cependant être prudent et en tant que femme seule, vous pourriez avoir quelques regards… curieux ou intrigués !
Les arméniens sont très accueillants et ils n’hésitent pas à vous ouvrir les portes de leur maison pour vous inviter à boire un verre ou à manger de bons fruits de leur jardin.
Quand je voyage seule pour plusieurs semaines dans un pays étranger, j’ai l’habitude d’acheter une carte sim locale pour être joignable et appeler à n’importe quel moment. Cela se fait très facilement à Erevan dans les boutiques de téléphonie. J’ai payé 5 000 AMD (~10 €) pour une dizaine de gigas d’internet.

Cependant, il est préférable d’éviter de s’approcher des frontières car l’Arménie n’entretient pas de très bonnes relations avec ses voisins. Les frontières sont souvent protégées par des groupes armés (et sûrement encore plus depuis le conflit avec le Haut-Karabakh).

Les transports en Arménie

Il est vraiment très facile et peu onéreux de se déplacer en Arménie. J’ai principalement utilisé les transports en commun, des minibus locaux d’une quinzaine de places appelés marshrutkas. Ils sont plutôt fréquents et vraiment pratiques et je vous garantie que vous ferez de belles rencontres avec les locaux. Les marshrutkas, ça rapproche ! Cependant, pour rejoindre certaines régions, il n’y a parfois qu’un ou deux marshrutka(s) dans la journée. Renseignez-vous bien avant et arrivez en avance pour être sûrs d’avoir une place et ne pas être assis par terre dans l’allée du bus (oui, oui… je l’ai vécu !!)

Certains villages, monastères ou sites sont difficilement accessibles en marshrutkas. Je vous conseille donc de les utiliser pour vous rapprocher et de finir en stop ou en taxi. Attention à toujours bien négocier le prix des taxis avant de monter dedans pour ne pas avoir de mauvaises surprises…

Il y a de grandes chances que la marque de votre taxi soit une Lada (ou une Opel Astra) ! C’est une bonne occasion pour découvrir ces voitures russes tellement vintages et photogéniques !

Les hébergements en Arménie

Dans la majorité des “grandes” villes, vous trouverez des dortoirs en auberges de jeunesse. Cependant, dans certaines régions, il est impossible d’en trouver et il faudra donc loger dans des guesthouses, chez l’habitant. Le petit-déjeuner, plutôt copieux, est souvent inclus dans le prix mais mettez-vous bien d’accord avec votre hôte en amont.
Le prix d’une nuit en guesthouse ou auberge en Arménie tourne, en général, autour de 3 000 à 4 000 AMD (~7 €). Le maximum que j’ai payé est 5 000 AMD la nuit (~9,5 €).
Certaines guesthouses proposent également le dîner, généralement copieux lui aussi. C’est souvent économique et cela permet de découvrir de bons plats locaux.
J’ai réservé tous mes hébergements sur Booking.com en général le matin pour le soir même.

La gastronomie arménienne

L’histoire de l’Arménie et ses différentes influences se retrouvent dans l’assiette ! La gastronomie arménienne est donc un subtile mélange de saveurs grecques, libanaises, turques et russes… Beaucoup de plats sont agrémentés de noix, de grenades ou d’herbes aromatiques.
Mais ce que vous retrouverez sur la table à chaque repas, c’est le pain local appelé le Lavash (à mi-chemin entre les naans indiens et la pâte à pizza). Un régal surtout à manger encore chaud, à peine sorti du four.
J’ai d’ailleurs rencontré 3 femmes dans un petit village qui étaient en train d’en préparer.

  • Lire l'article qui explique cette rencontre et le processus de fabrication du pain Lavash

Sinon, je vous conseille de faire un tour sur les marchés locaux et d’y goûter les fruits secs, les fruits frais comme les figues, la pastèque… Ils sont très bons et vraiment peu chers.

Voici une petite liste des incontournables de la gastronomie arménienne :

  • Khinkali : raviolis vapeur fourrés à la viande, au fromage, aux champignons…
  • Khatchapouri, surnommée “la pizza géorgienne” : fourrée de fromage et/ou d’un œuf, avec une forme de losange
  • Lahmajoun : pizza fine garnie de viande hachée
  • Taboulé arménien, avec beaucoup d’herbes fraîches aromatiques
  • Dolmas : feuilles de chou ou de vigne farcies au riz et à la viande
  • Kebab : brochettes de viande grillées au barbecue

Concernant les boissons, vous trouverez de nombreuses bières : Dilijan, Ararat, Kilikia, Gyumri…
Je vous conseille également de goûter le vin (celui d’Areni est le meilleur) et de goûter également le vin de grenade, une spécialité du pays. Très spécial, on aime ou on n’aime pas mais il faut goûter pour se faire son propre avis !
J’ai appris la veille de quitter le pays que l’Arménie était réputée pour son cognac. Comme je n’avais jamais goûté de ma vie, j’ai décidé de m’acheter une petite fiole pour goûter… et c’est vrai que c’est plutôt bon !