Dilijan est un petit écrin de verdure qui contraste avec les paysages arides du reste du pays. Vous comprendrez vite pourquoi on surnomme Dilijan “la petite suisse de l’Arménie” : on y retrouve des montagnes, des vaches, des paysages bien verts et même de jolies maisons en bois ! Vous pourrez même y voir de la neige si vous venez tôt ou tard dans la saison. Dilijan est entourée d’un parc naturel de plus de 240 km², donc si vous aimez la randonnée (et un peu aussi les monastères !), vous serez ici au bon endroit.

Située à 1h30 au nord de la capitale, on arrive à Dilijan après un long tunnel où les paysages changent du tout au tout entre l’entrée et la sortie !
Je suis restée 2 jours à Dilijan pour faire 2 randonnées dans les montagnes aux alentours : une journée de randonnée pour découvrir deux lacs, Parz et Gosh en passant par le monastère de Goshavank et une journée pour combiner la visite du beau monastère de Haghartsin avec une petite balade en forêt à la découverte de deux petits monastères perdus Jukhtak et Matosavank.

Balade dans Dilijan

Le minuscule centre historique de Dilijan est composé seulement d’une rue joliment pavée et de quelques petites ruelles. La rue principale est bordée de grosses maisons en bois qui faisaient office de villégiature aux riches arméniens de la capitale en quête de verdure et de nature. Pour trouver le quartier, rendez-vous au rond-point principal de la ville, qui est un peu le repère principal et également le lieu où vous trouverez les taxis ou les minibus. Au-delà de ça, la ville n’a pas grand intérêt mais je vous conseille tout de même de jeter un petit coup d’œil à ce quartier.

Randonnée entre les lacs de Parz et Gosh et le monastère de Goshavank

×    18 km    |    400 m D+    |    Aller simple (arrivée au village de Gosh)

Point de départ : lac de Parz (à 20 minutes en voiture de Dilijan)

Pour rejoindre le lac de Parz, pas d’autre choix que de prendre un taxi (compter 2 000 AMD ~3,8 €). La route pour arriver au lac est vraiment jolie, par contre je suis vraiment déçue du lac Parz. Il est aménagé avec des restaurants, des barques et même une tyrolienne… trop d’infrastructures et pas assez sauvage à mon goût mais le cadre est sympa quand même. Et puis comme il est tôt, je suis seule ici donc c’est mieux. Par contre, je pense que le lieu doit être bondé en pleine journée le dimanche !

Le chemin de randonnée monte sur la gauche au-dessus du lac et sillonne un long moment dans la forêt. Une fois sortie des bois, la vue est plutôt grandiose. On se croirait en Suisse ou dans le Vercors : des vaches qui paissent tranquillement, de grands alpages verdoyants et même quelques falaises calcaires au loin. C’est vraiment superbe.
Cet endroit est le point culminant de la randonnée.

Il est maintenant temps de redescendre en direction du village de Gosh et de son monastère Goshavank. A cet endroit, je perds un peu le chemin mais grâce à Maps.me et un groupe d’espagnols rencontré sur le chemin (les seuls personnes croisées sur cette portion de 8 km), j’arrive à me retrouver.

Le chemin descend, bien raide, directement en surplomb du monastère de Goshavank. La quiétude de la randonnée laisse place aux nombreux touristes venus visiter le monastère. L’intérieur du monastère est baigné par les rayons du soleil. L’atmosphère est incroyable. J’y croise un prêtre avec une magnifique cape rouge. A l’extérieur, n’oubliez pas d’admirer les magnifiques Khatchkars (stèles finement gravées qu’on retrouve dans tous les temples en Arménie).

Puis je m’attaque à la 2e partie de la randonnée. Le but est de faire un aller-retour pour rejoindre le lac de Gosh situé à 2,5 kilomètres de là, plus haut dans la montagne. Le chemin grimpe raide, même très raide, dans la forêt mais la récompense est là.

Le lac est tout petit mais super mignon et pour le coup très sauvage. Aucune infrastructure ici mais quelques locaux montés pour pique-niquer, car nous sommes dimanche !
J’en profite pour pique-niquer également et faire le tour à pied. Je pense qu’en octobre avec les couleurs d’automne plus prononcées, ça doit être encore plus beau.

Après une grosse pause de 2h ici, je redescends au village de Gosh par le même chemin. Pas de minibus en vue, je fais donc du stop. Comme le monastère est touristique, il y a de nombreuses voitures et donc en à peine 2 minutes, un couple d’arméniens s’arrête pour me ramener à Dilijan.

Visite du monastère de Haghartsin

Pour rejoindre le monastère, il vous faudra prendre un taxi (j’ai réussi à négocier 1 300 AMD ~2,5 € pour un aller simple). Tôt le matin, vers 9h, il n’y a presque aucun touriste qui visite le beau monastère, c’est très agréable. Le monastère est, encore une fois, situé dans un cadre sublime : perdu au milieu de nulle part et entouré de collines verdoyantes. Il est composé de plusieurs bâtiments et même de quelques ruines d’anciennes arches en pierre. Très photogénique comme endroit. J’y croise même le chauffeur de taxi que j’avais rencontré la veille et qui m’avait emmené au début de ma randonnée.

Un peu avant le parking, caché dans la forêt, vous pourrez découvrir de très vieux khatchkars perdus dans la verdure. A quelques mètres de là, il y a un très beau point de vue sur le monastère de Haghartsin niché au cœur des collines.

Comme je n’avais pris qu’un aller simple avec le taxi, j’ai dû faire du stop pour repartir… sauf qu’il y avait très peu de voitures et les taxis me demandaient le double voire le triple du prix de ce que j’avais payé à l’aller. Au bout de 45 minutes d’attente (c’est très long quand on est seule au bord de la route et que les quelques voitures qui passent ne veulent pas s’arrêter), un couple de touristes chinois s’arrête et m’a redescendue à Dilijan.

Balade entre les monastères perdus de Jukhtak et Matosavank

Ces deux monastères sont situés à 5-6 kilomètres du centre-ville. Vous pourrez donc y aller en taxi (ou à pied pour les plus motivés ou les plus fauchés !). J’ai décidé de faire l’aller en taxi mais malheureusement les derniers kilomètres se font sur une route non goudronnée. Le chauffeur n’a clairement pas voulu continuer plus loin avec sa Mercedes, me plantant littéralement là, à 2 kilomètres de ma destination finale !
Je continue donc en marchant sur le chemin. Au bout, c’est un cul de sac mais un sentier monte dans la forêt pour rejoindre le petit monastère de Matosavank, perdu dans la forêt. Cet endroit a un petit air de temples khmer, de ceux qu’on trouve à Angkor, où la nature a repris ses droits. Il faut dire que le temple de Matosavank a été construit au 13e siècle, il n’est pas tout jeune ! A l’intérieur, la lumière est magnifique et serait presque divine !

Je continue ma petite balade dans la forêt en direction du monastère de Jukhtak. Je le trouve beaucoup moins charmant mais le cadre est sympa.
Je croise 2 ou 3 touristes mais aucune voiture, je décide donc de rentrer à pied soit 6 km jusqu’à ma guesthouse. Clairement le chemin est monotone et n’est vraiment pas intéressant, je marche donc très rapidement avec la musique à fond sur les oreilles !

Conseils pratiques

Où dormir à Dilijan ?

J’ai séjourné au Eco House and Camp, situé à 15 minutes à pied du rond-point principal.
Il s’agit d’une grande maison avec plusieurs dortoirs, une petite cuisine à disposition et un grand jardin, très agréable. Le lieu est calme et j’ai bien aimé l’ambiance. D’ailleurs, pour ceux qui voyagent longtemps comme moi, il y a une machine à laver à disposition et c’est gratuit. Bien trop rare pour ne pas le souligner ! Moi qui adore les animaux, les propriétaires ont deux chiens, un chat et même un rapace !

Où manger à Dilijan ?

J’ai testé deux adresses différentes de restaurants à Dilijan :

  • Carahunge Cafe : j’y suis allée deux fois et j’ai beaucoup aimé le cadre. Il y a une terrasse extérieure couverte et une belle salle joliment décorée. La carte est variée et propose des plats locaux et originaux. J’y ai notamment goûté un très bon Mutabal (purée d’aubergine) et une soupe au yaourt, à l’orge et aux herbes.
  • Cafe #2 : petit restaurant situé au rond-point principal de la ville avec de grandes baies vitrées et une jolie petite terrasse donnant sur le petit lac artificiel de Dilijan et les collines. Le service est assuré par de jeunes arméniens en insertion professionnelle.

Randonner dans la région de Dilijan

Pour la randonnée lac Parz, Goshavank et lac Gosh, vous trouverez l’itinéraire ici (attention c’est un aller-retour). Personnellement, je n’ai fait qu’un aller simple de Parz jusqu’à Gosh avec un petit aller-retour jusqu’au lac de Gosh. Si vous ne souhaitez pas faire la randonnée en aller-retour, je vous conseille de le faire dans le même sens que moi (Parz vers Gosh) car vous trouverez beaucoup plus facilement une voiture pour rentrer à Dilijan depuis Gosh que depuis le lac de Parz.

Pour la petite randonnée entre les deux monastères de Jukhtak et Matosavank, voici l’itinéraire. Je vous conseille, si vous le pouvez, d’y aller en taxi et de lui demander qu’il vous attende.

J’aurais voulu faire une autre grande randonnée dans la région : 20 km et 1 400 m D+ entre les monastères de Jikhtakvank et Haghartsin. Mais je ne l’ai pas faite car j’ai eu un peu peur à cause de la distance et des quelques passages périlleux annoncés. Voici le lien de la randonnée au cas où vous seriez motivés !

Pour trouver des idées de randonnées partout en Arménie, n’oubliez pas d’utiliser l’application et le site internet Hike Armenia.

Venir à / partir de Dilijan

Depuis Sevan, il y a quelques marshrutkas continuant jusqu’à Dilijan mais je ne connais pas les horaires. J’ai pris un taxi depuis Sevan jusqu’à la presqu’île de Sevanavank puis j’ai attendu un autre minibus. Au bout de 15 min, je n’avais toujours pas vu un marshrutka. Un taxi s’est arrêté et m’a proposé ses services.
J’ai donc payé 800 AMD (~1,5 €) pour faire Sevan-Sevanavank puis 2 600 AMD (~5 €) pour continuer jusqu’à Dilijan.
Si vous venez à Dilijan directement depuis Erevan, les marshrutkas partent de la station Avtokayaran (Northern Station) toutes les heures. Comptez 1h30-2h de trajet pour 1 000 AMD.

Après Dilijan, j’ai continué mon voyage en Arménie vers le nord du pays, Alaverdi exactement. Aucun local n’a su m’indiquer l’heure exacte du marshrutka mais on m’avait indiqué entre 9h et 10h. J’ai attendu près du rond-point principal de 8h45 à 9h45, jusqu’à ce qu’une voiture s’arrête pour me proposer d’aller jusqu’à Vanadzor (à mi-chemin). J’ai accepté de monter dedans avec une petite mamie locale. J’ai payé 1 000 AMD (~1,9 €). Une fois à Vanadzor, j’ai seulement eu besoin de changer de voiture et monter dans un marshrutka pour finir le trajet jusqu’à Alaverdi (1h de route et 1 000 AMD).

Mon avis sur Dilijan et sa région

J’ai beaucoup aimé la région de Dilijan, si verdoyante. Et ça m’a surtout changé de tout ce que j’avais pu voir jusque là en Arménie. Il y a de nombreuses randonnées à faire pour partir à la découverte de temples perdus ou de jolis petits lacs. Par contre, la ville n’est pas très intéressante et il n’y a pas vraiment de centre-ville si ce n’est la petite rue bordée de jolies maisons en bois.


Voyage réalisé fin septembre 2019