Lors de votre passage à Erevan, la capitale arménienne, n’oubliez pas de prendre du temps pour explorer les alentours qui regorgent de jolis monastères situés dans des endroits incroyables !

Après avoir visité Erevan pendant 2 jours, je suis partie pour découvrir les alentours, à la journée. A la clé, de beaux monastères comme le magnifique Khor Virap situé au pied du Mont Ararat et son sommet enneigé, le temple de Garni et le joli monastère de Geghard, entouré de falaises, situé dans la campagne aux abords de la capitale. D’autres curiosités un peu plus éloignées sont à explorer, comme les monastères de Hovhannavank et Saghmosavank et la forteresse d’Amberd situés sur les flancs du Kasagh Canyon.

Si vous souhaitez visiter ces sites, comptez une petite journée pour découvrir, en transports publics, le temple Garni et le monastère de Geghard, une demi-journée pour le monastère de Khor Virap et une journée (en tour organisé) pour les monastères de Hovhannavank et Saghmosavank, situés sur le Kasagh Canyon ainsi que la forteresse d’Amberd.

Monastère de Geghard et temple de Garni

Après deux journées à sillonner Erevan, je décide de visiter les alentours. Hors de question de faire un tour organisé en groupe, je décide donc d’y aller par mes propres moyens. Je rejoins, en bus, la station de marshrutkas (les minibus locaux). Comme bien souvent, ils ne partent que lorsqu’ils sont pleins. Heureusement, je n’ai pas trop longtemps à attendre. Je m’arrête au terminus du minibus, qui est à 6 km de là où je dois aller. Je dois continuer à pied mais le chauffeur me rattrape pour me dire que je ne pars pas dans la bonne direction pour me rendre au monastère de Geghard !

Je rebrousse donc chemin et commence à longer la route… Je ne pensais pas que ce serait une route et surtout pas, qu’il y aurait autant de voitures. Du coup, ce n’est pas très agréable. Je commence à me dire que je devrais faire du stop quand, en passant devant une maison, 4 femmes m’interpellent et me proposent un café. J’accepte bien volontiers, surtout maintenant que j’aime ça !

Il y a trois femmes de 35, 39 et 50 ans et la maman de l’une d’entre elles qui a 75 ans. Elles préparent le café, me coupent des pommes et me donnent des raisins secs (très bons). On essaye de parler comme on peut avec les mains et grâce au traducteur en ligne. Elles sont d’une gentillesse incroyable. L’une d’elle me montre son verger et me dit de cueillir des pommes pour en emporter dans mon sac. Après avoir fini le café, elles se mettent en place pour préparer les lavashs (sorte de pain local très fin, comme une crêpe ressemblant à un naan ou des pitas grecques). Il y a un four à bois creusé directement dans le sol et deux petits trous de chaque côté pour qu’elles puissent y mettre leurs jambes et être bien installées.
Et c’est parti, elles préparent les lavashs à la chaîne. Grâce à Google traduction, elles m’expliquent qu’elles produisent environ 150 lavashs sur une durée de 4h et ce, tous les jours. L’une étale la pâte, l’autre la place sur un coussin pour ensuite la coller sur les parois du four (c’est très similaire à la méthode de cuisson des naans indiens). Et la troisième ramène les pâtons et coupe les pains cuits. Elles m’en donnent plusieurs à emmener dans mon sac pendant que la grand-mère en boulotte sans s’arrêter ! Elle veut que j’en mange aussi, et m’en tend sans cesse ! Même si j’adore, surtout encore chauds et juste cuits, je ne vais pas en manger des dizaines ! Mais elle ne veut rien savoir et m’en tend toujours un de plus… Puis elle m’écrit un petit mot en arménien dans mon guide et me dessine une fleur. J’ai fait traduire le petit mot par une personne parlant français et elle me souhaite de tout cœur du bonheur dans mes voyages : c’est tellement adorable.

Je reste une bonne heure auprès d’elles et elles me demandent de repasser après avoir visité le monastère de Geghard. Après ce moment magique d’échanges, hors de question de marcher une heure au bord de la route. Elles appellent un taxi et m’aident à négocier le prix.

La route qui mène au monastère de Geghard est vraiment jolie. Après le dernier virage, le monastère se dévoile enfin, situé au creux de la vallée de l’Azat, au pied de hautes falaises. Le taxi me dépose et m’attend pendant une bonne heure. Je pensais que cela serait suffisant mais comme il s’agit du premier monastère arménien que je visite, je prends le temps et je l’admire sous toutes les coutures !

Le monastère de Geghard est classé au patrimoine mondial de l’UNESCO. Il daterait du IVe siècle mais fut ensuite totalement détruit pour être reconstruit au XIIIe siècle. Une partie du monastère est troglodyte avec quelques tombes et petites grottes taillées à même la roche.

En empruntant la porte à l’arrière du monastère et en traversant un petit pont, on trouve un arbre à vœux où de nombreux mouchoirs sont noués. Un peu plus haut, je monte vers un petit point de vue qui surplombe le monastère et les falaises qui l’entourent.

Je reprends la route avec mon chauffeur de taxi. Il m’arrête rapidement chez mes nouvelles copines arméniennes pour leur dire au revoir et leur faire un gros câlin.

Puis il me dépose dans le petit village de Garni. Je décide de partir me balader dans la vallée avant de visiter le temple de Garni.
Le village de Garni est situé sur les flancs d’un petit canyon dans lequel se trouvent des formations très étranges, comme des orgues taillés dans la pierre. Cet endroit porte le nom de Symphony of Stones ou Gorge de Garni. Ça vaut le détour ! Pour rejoindre cet endroit, il suffit de descendre les escaliers à gauche de l’entrée du temple de Garni puis de continuer sur la petite route qui descend dans la vallée.

Je vous conseille de télécharger un GPS hors ligne (maps.me par exemple) pour ne pas vous perdre, car le chemin n’est pas du tout indiqué !

Je me balade dans ce superbe décor pendant une bonne heure puis je remonte au village pour visiter le temple de Garni, le seul temple grec hellénistique restant en Arménie. Construit entre le Ier et le IIIème siècle en basalte, il est composé de 24 colonnes.
C’est joli mais ce n’est pas “wahou” non plus. La vue par contre est superbe !

L’entrée au temple de Garni est payante. Tous les monastères du pays sont des lieux de culte et sont donc gratuits. Mais le temple de Garni n’est pas un lieu de culte ! L’entrée coûte 1 500 AMD (~2,85 €).

Monastère de Khor Virap

Le monastère de Khor Virap était LE monastère que je voulais absolument voir ! Tout à fait honnêtement, pas pour visiter le monastère en tant que tel mais pour découvrir cet endroit fou, entouré de vignes et situé au pied du majestueux sommet enneigé, le Mont Ararat (5 165 m d’altitude). La plupart du temps, ce dernier joue les timides et se cache dans les nuages, parfois plusieurs jours. J’avais donc décidé de programmer ma visite de Khor Virap en fonction de la météo.

La veille, j’avais remarqué que depuis la terrasse de mon dortoir à l’auberge de jeunesse, on pouvait voir le Mont Ararat. Et bingo ! Ce matin-là, il était visible et dégagé ! J’ai donc changé tous mes plans pour ne pas rater cette fenêtre météo.

Comme il n’est que 7h30 et que le premier marshrutka pour se rendre à Khor Virap n’est qu’à 9h, je décide de prendre un taxi. Le luxe ! Même si cela va me coûter 1/3 de mon budget quotidien, je relativise en me disant que ce n’est seulement que 8 euros pour 40 min de route !

Attention à toujours avoir de la monnaie car mon chauffeur n’en avait pas. On a dû rebrousser chemin pour faire du change dans le village le plus proche.

Je demande au chauffeur de me déposer 2 km avant le monastère, au bord de la route. J’ai repéré des pieds de vigne qui permettent de faire de belles photos. Je me balade entre les rangs des vignobles pour éviter de prendre la route et essayer de trouver de jolis points de vue avec les vignes, Khor Virap et le Mont Ararat. Mais je me retrouve ensuite dans un cul de sac. Pas envie de faire demi-tour, je décide de passer tout droit dans des espèces d’herbes très hautes, comme des roseaux. J’arrive de l’autre côté en mode “Koh Lanta”, pleine de feuilles partout et les chaussures toutes sales ! Une fois de retour sur la route, proche du monastère, je décide de faire un petit tour de l’autre côté, cette fois-ci dans les vergers !

Puis, je me décide enfin à aller visiter Khor Virap, perché sur une petite colline et entouré d’épais remparts surplombant les vignes. Le monastère a été construit au VIIe siècle mais reconstruit à de multiples reprises entre le XIIIe et XVIIe siècle. En soi, j’ai trouvé que le monastère en lui-même ne cassait rien du tout… Mais la vue est grandiose !

1. Dans une des salles intérieures du monastère, il y a une petite échelle pour descendre dans une salle sous-terraine.
2. Une petite porte à l’arrière du monastère permet de monter sur la colline au dessus du monastère et d’avoir une super vue.

Monastères de Hovhannavank & Saghmosavank et forteresse d’Amberd

De nombreuses curiosités se cachent au nord de la capitale, sur les contreforts du Mont Aragat. Mais ces sites sont plutôt difficiles d’accès et  le coût en taxi est très élevé. J’ai décidé, pour une fois, de prendre un tour organisé (attention pas d’arrêt repas, prévoir votre pique-nique).

A la base, je voulais simplement visiter Hovhannavank et Saghmosavank, et faire une belle randonnée dans le canyon Kasagh entre ces deux monastères. Mais je n’ai pas trouvé comment m’y rendre en marshrutka. J’ai donc opté pour un tour organisé. Mais si vous le pouvez, je vous conseille de faire cette randonnée de 7 km qui a l’air vraiment superbe !

Le premier arrêt de la journée est le monastère de Hovhannavank, situé sur les bords du canyon Kasagh où coule la rivière du même nom. Les murs du monastère sont recouverts d’inscriptions et de récits anciens. Le guide nous explique que ces textes sont difficilement déchiffrables car la langue a évolué depuis cette époque !
Le cadre est vraiment beau et le monastère est très joli.

Les arméniens ont vraiment le don pour avoir construit leurs monastères dans des endroits tous plus fous les uns que les autres.

Par contre, on ne nous laisse que quinze minutes de temps libre pour découvrir le monastère après avoir eu les explications du guide. Autant vous dire que cela n’est pas assez pour apprécier le lieu et le paysage.

Quelques kilomètres plus loin, toujours sur les rives du canyon Kasagh, se trouve le monastère de Saghmosavank. La vue sur le canyon Kasagh y est encore plus belle et grandiose. Cependant, j’ai moins aimé le monastère.

Le tour inclut un arrêt rapide à l’alphabet arménien. Un site où les 38 lettres de l’alphabet sont représentées sous forme de sculpture géante. Autant vous dire que je n’ai pas trop vu l’intérêt !

La route pour se rendre à la forteresse d’Amberd est juste grandiose. On traverse d’immenses prairies sèches à perte de vue, on se croirait en Asie Centrale, dans la steppe.
Perchée sur un piton rocheux à la confluence de deux gorges et construite au VIIe siècle, il s’agit de la seule forteresse du pays encore debout (bon un peu en ruines quand même) ! Amberd signifie “forteresse dans les nuages », et on comprend mieux pourquoi quand on sait que nous sommes à 2 300 m d’altitude.
Le cadre est magnifique avec en toile de fond, le Mont Aragats (4 090 m), point culminant de l’Arménie. Après avoir visité les ruines, on découvre par surprise, juste derrière la forteresse d’Amberd… la jolie église Vahramashen. Située au bout du promontoire rocheux qui domine les canyons, elle date du XIe siècle.

Après avoir visité cet endroit hors du temps, il est déjà l’heure de rentrer à la capitale.

Conseils pratiques

Pour savoir où se loger ou manger dans la capitale, se reporter à mon article dédié à la découverte d’Erevan.

Se déplacer aux alentours d’Erevan

Les alentours sont plus ou moins faciles d’accès en marshrutkas (minibus locaux) :

  • Temple de Garni : les marshrutkas pour Garni partent depuis la Gai Bus Station, à 20 minutes du centre. Pour vous y rendre, vous pouvez emprunter le bus 01, le trolley 35 ou le marshrutka 66 et descendre en face de l’énorme magasin Mercedes Benz. Prix du trajet : 50-100 AMD (~0,15 €).
    Une fois à la Gai Bus Station, regardez les panneaux affichés sur le pare-brise (ou demandez aux locaux si les panneaux sont en arménien) pour trouver celui qui va à Garni ( le terminus est soit Garni soit Goght). Départ toutes les 30 minutes environ pour 30 minutes de route. Prix du trajet : 250 AMD (~0,5 €).
  • Monastère de Geghard : les marshrutkas s’arrêtent à Garni ou à Goght. Il vous faudra finir à pied ou en taxi pour rejoindre le monastère.
  • Monastère de Khor Virap : je suis allée jusqu’au monastère en taxi. Comptez environ 40 minutes de route pour un prix de 4 700 AMD (~9 €). Je vous conseille de télécharger l’application Yandex Go qui permet de réserver un taxi directement sur l’application.
    Pour le retour, j’ai pris un taxi jusqu’à la grande route pour 1 € et j’ai hélé un marshrutka qui retournait à Erevan pour un prix de 500 AMD (~1 €). J’ai attendu seulement quelques minutes mais attention car ils ne sont pas si fréquents. Le marshrutka vous déposera à Sasuntsi Davit Train Station, situé sur la ligne 1 du métro.
  • Hovhannavank, Saghmosavank & la forteresse d’Amberd : j’ai pris un tour organisé car il est difficile de combiner la visite de ces trois sites en marshrutka en une journée. J’ai payé 9 000 AMD (~17 €). Attention pas d’arrêt repas, prévoir son pique-nique.

Mon avis sur les alentours d’Erevan

Les alentours d’Erevan permettent de partir à la découverte de jolis monastères et de découvrir des paysages variés. Les arméniens ont vraiment ce don de construire leurs monastères dans des endroits tous plus beaux les uns que les autres, que ce soit au bord du précipice sur le canyon Kasagh ou au pied du Mont Ararat, avec son sommet enneigé. Je vous conseille donc vraiment de partir à la découverte des alentours de la capitale !

Cependant, beaucoup de touristes restent à Erevan pour sillonner l’Arménie à la journée. Je ne peux que vous motiver à quitter la capitale et aller dormir ailleurs pour découvrir ce pays sous un autre œil. Et vous verrez qu’Erevan n’a rien à voir avec le reste de l’Arménie !


Voyage réalisé début septembre 2019