Erevan (ou Yerevan), capitale de l’Arménie, est souvent considérée comme ne faisant pas partie des plus belles villes d’Europe, notamment à cause de son passé soviétique et par conséquent de son architecture quelque peu… tristoune ! Fraîchement débarquée dans le pays, j’ai passé deux jours à découvrir Erevan, et je dois dire que j’ai adoré cette capitale à taille humaine qui réserve de jolies surprises.
Même si beaucoup de touristes prennent Erevan comme camp de base pour visiter l’Arménie, je vous conseille de sillonner le pays en quittant Erevan afin de découvrir un tout autre aspect, bien différent, de ce qu’offre la capitale. Il y a un vrai contraste entre la vie à Erevan et le reste du pays.
J’ai passé deux petites journées à flâner et explorer la capitale, une journée pour visiter Garni et Geghard, une demi-journée pour découvrir Khor Virap et une petite journée (en tour organisé cette fois) pour visiter les monastères de Hovhannavank et Saghmosavank ainsi que la forteresse d’Amberd.
Visite de la capitale Erevan
Dès mes premiers pas dans la capitale, j’ai trouvé qu’Erevan était une ville agréable. J’ai adoré m’y balader et flâner dans les rues aérées. Les femmes sont à la pointe de la mode et toutes les grandes enseignes sont présentes, avec même quelques boutiques françaises. D’ailleurs, on sent tout de suite la relation particulière que l’Arménie entretient avec la France : de nombreuses boutiques ont des noms français, des tee-shirts aux messages français sont vendus… et il existe même une place Charles Aznavour ! Les plus chauvins trouveront même leur bonheur dans les boulangeries françaises du centre-ville. Mais tout juste débarquée de France, j’avoue que les pâtisseries orientales me mettaient davantage l’eau à la bouche !
Vous comprendrez très vite pourquoi Erevan est surnommée « la ville rose ». La couleur des édifices offre de jolis reflets rosés dûs à la roche volcanique utilisée pour les construire. Niveau architectural, la capitale est un subtile mélange entre modernité et architecture soviétique. Le pays n’a obtenu son indépendance auprès de l’URSS qu’au début des années 90 et conserve aujourd’hui des liens étroits avec la Russie. D’ailleurs, la grande majorité des arméniens parlent russe couramment.
C’est marrant, car à de nombreuses reprises, j’ai été accostée dans la rue… en russe ! Bien sûr, je ne comprenais rien !
Le centre-ville forme un cercle quasi parfait tout autour de la place de la République. Il est très facile de visiter les principaux sites à pied, vous n’aurez rarement à marcher plus de 20 à 30 minutes.
La place de la République est le véritable centre névralgique de la capitale. Toute la journée, la place attire les locaux et les touristes qui s’y promènent ou se posent sur les nombreux bancs faisant face au Musée de l’Arménie et à un immense bassin d’eau.
Le soir, la place grouille de monde. L’immense bassin aux nombreux jets d’eau, situé au centre de la place, offre un spectacle de « Son & Lumières” de plus de 45 minutes.
Au nord, à 15 minutes à pied, vous trouverez le Square de la Liberté, l’Opéra et un petit parc abritant le Lac des Cygnes. Un petit endroit sympa pour se poser, manger une glace…
Juste derrière se cache l’emblème de la ville, nommé Cascade. Le monument mesure 118 mètres de haut et est composé de plus de 500 marches offrant un beau panorama sur la ville et même sur le Mont Ararat , lorsque celui-ci ne joue pas les timides ! Sur les différentes terrasses de ce monument, vous trouverez des fontaines et de nombreuses sculptures.
En face de ce monument se trouve la place Tamanyan avec ses jardins abritant de nombreuses œuvres d’artistes célèbres comme Botero, que j’avais découvert en Colombie quelques mois plus tôt !
Non loin de là, se trouve l’église Katoghiké d’Erevan, l’une des plus vieilles de la ville, construite au XIIe siècle et aujourd’hui intégrée dans l’ensemble de l’église Sainte-Anne d’Erevan. Comme beaucoup de bâtiments à Erevan, l’édifice a été fabriqué avec de la pierre volcanique rose qui lui donne une très jolie couleur.
Un endroit que j’ai vraiment adoré (j’y suis même allée deux fois) : la Mosquée Bleue, un vrai havre de paix aux airs d’Ouzbékistan. L’intérieur ne se visite pas mais on peut rentrer dans l’enceinte qui abrite un petit jardin paisible. La mosquée fut construite en 1765-1766 puis transformée en planétarium en 1952 car le gouvernement soviétique interdisait les monuments religieux. Autrefois, elle comptait 4 minarets mais il n’en reste qu’un à ce jour. Aujourd’hui, elle est à nouveau un lieu de culte et ce sont principalement des iraniens qui la fréquentent.
Au Sud-est de la Place de la République, prend place le marché aux puces d’Erevan répondant au doux nom français de Vernissage. Situé en extérieur, on y trouve du neuf et de l’ancien, de l’artisanat, des tapis “orientaux”, des bijoux et autres spécialités locales. Au milieu des stands, vous croiserez sûrement de nombreux hommes jouant aux échecs, presque considéré comme un sport national en Arménie !
Vernissage est vraiment à voir car même si vous n’achetez rien, vous vous imprégnerez un peu plus de la culture locale et vous prendrez sûrement de jolies photos des étals colorés !
Le GUM Market est un marché alimentaire, cette fois-ci. Situé en intérieur, dans une grande halle, il abrite de nombreux étals colorés débordant de fruits secs, une des spécialités arméniennes. Il y a également le coin de la viande, des fruits et légumes. Peu touristique, je vous recommande vraiment ce marché !
Il est situé à 1,5 km au sud de la place de la République, à l’extérieur du centre-ville. Vous pouvez vous y rendre à pied ou en métro en vous arrêtant à l’arrêt Zoravar Andranik.
Un dernier lieu, et pas des moindres, à ne surtout pas manquer lors d’un passage à Erevan (et indispensable à tout voyage en Arménie) : le musée du Génocide. Moi qui ne suis pas fan de musées, celui-ci était pour moi obligatoire afin de comprendre davantage l’histoire du pays. J’ai trouvé que ce musée était très instructif, poignant et surtout, très bien fait. Les panneaux sont traduits en français et retracent le massacre perpétré par les Turcs, au début du siècle dernier, ayant coûté la vie à plus de 1,5 millions d’arméniens (équivalent aux 2/3 de la population arménienne de l’époque). On y apprend également qu’Hitler se serait inspiré des méthodes de torture utilisées par les turcs pour son massacre envers les juifs lors de la seconde guerre mondiale.
A l’extérieur, sur l’esplanade, se trouve un monument qui abrite une flamme éternelle.
Le musée et le mémorial sont situés à plus de 4 km du centre. Vous pourrez vous y rendre en taxi ou emprunter le métro jusqu’à la station Barekamutyun puis marcher 2,5 km (vous traverserez un immense parc et croiserez un complexe sportif, pas tout récent, voire abandonné).
Conseils pratiques
Où dormir à Erevan ?
Lors de mes deux passages à Erevan, j’ai dormi au Avenue Hostel Yerevan. Cette auberge de jeunesse est petite mais confortable et située dans une rue calme de la capitale à moins de 500 mètres de la place de la République. J’ai payé 4 000 AMD (~7,5 €) pour une nuit, sans le petit-déjeuner. Il y a une grande cuisine où il est possible de préparer ses repas.
Attention, vérifiez bien la localisation sur votre téléphone avant de venir ici. J’ai eu un peu de mal à trouver l’auberge car elle est située dans un immeuble en retrait de la rue !
Où manger à Erevan ?
Adzoukh : petite adresse locale située à quelques rues de la Place de la République. Réputée pour ses kebabs (brochette de viande dans un pain lavash), il y a également des burgers, du taboulé, du houmous… Je recommande pour manger sur le pouce !
J’ai payé 1 750 AMD (~3,3 €) pour un kebab, un taboulé et une boisson à base de lait salé.
Tun Lahmajo : ce restaurant a clairement été ma cantine durant mes deux séjours à Erevan. Situé à côté de mon auberge de jeunesse, j’ai eu un coup de cœur pour leur terrasse sous la vigne vierge. Un petit bijou, avec comme un petit air de Grèce en plein centre d’Erevan. L’intérieur du restaurant est sympathique également mais je vous conseille de venir tôt pour avoir une place en terrasse. Il y a un énorme choix de plats locaux et typiques, c’est vraiment pas cher et c’est bon. Que demander de plus !
Comptez entre 2 500 à 4 300 AMD (~5-8 €) pour un repas copieux.
Se déplacer dans Erevan
Le “centre-ville” de la capitale est relativement petit et se visite très bien à pied. Comme je le mentionnais plus haut, tout, ou presque, est accessible à moins de 25 minutes à pied depuis la Place de la République, le point de repère !
Il existe deux lignes de métro pour se déplacer plus facilement ou pour rejoindre, par exemple le musée du Génocide. Descendre à Barekamutyun et finir les 2,5 km à pied. Pour rejoindre le GUM Market, descendre à la station Zoravar Andranik.
Pour vous déplacer dans les alentours d’Eravan, lire mon article dédié.
Venir / partir d’Erevan
Si vous arrivez à Erevan ou en partez par avion, ce sera à l’aéroport de Zvartnots. Les bus Elite vous permettent de rejoindre la place de la République, en plein centre-ville pour seulement 300 AMD (~0,6 €). Les départs ont lieu toutes les 30 minutes en journée et toutes les heures la nuit.
Pour rejoindre les autres villes d’Arménie, je vous conseille de vous reporter à mes articles sur chaque destination :
Mon avis sur Erevan
Je n’avais pas lu beaucoup d’éloges sur la capitale arménienne, mais j’ai vraiment adoré Erevan. C’est une capitale à taille humaine qui regorge de jolis sites à visiter et à découvrir. Les bâtiments de couleur rose apportent un réel charme à la ville.
Il est également intéressant de prendre le temps de visiter les alentours avec les jolis monastères de Khor Virap, Geghard… que vous pourrez découvrir en marshrutka, en tour organisé ou même en randonnée. Voir mon article sur les alentours.
Voyage réalisé début septembre 2019