Après avoir passé quelques jours à sillonner la jolie Tbilissi, j’ai décidé de partir à la découverte des alentours de la capitale. Quelques curiosités très chouettes s’y cachent avec notamment 3 sites classés au patrimoine mondial de l’UNESCO : la cathédrale de Mtskheta, le monastère de David Gareja et la cité troglodyte de Uplistsikhe.
Les paysages sont arides avec parfois des impressions de bout du monde : imaginez de grandes routes traverser des paysages désertiques avec quelques collines aux reflets jaunes ou rouges.
Tbilissi est un point de départ intéressant pour de belles découvertes culturelles à la journée, avec à la clé, de beaux paysages !

J’ai choisi de visiter le monastère de David Gareja, au sud du pays (compter 1 journée), la Forteresse d’Ananouri (1/2 journée) et de découvrir sur une grosse journée, le Monastère de Jvari, la cité troglodyte de Uplistsikhe et la cathédrale de Svétitskhovéli située à Mtskheta.

Si vous avez le temps, vous pourrez également inclure la ville de Gori, ville où Staline est né.

Monastère de David Gareja

Aucun transport en commun ne permet de rejoindre directement le monastère (se reporter à la rubrique se déplacer).

La route pour se rendre à David Gareja est très longue (environ 3h) mais surtout, elle est dans un état pitoyable… le minibus roule donc tout doucement et ça secoue dans tous les sens ! Mais, heureusement, la beauté des paysages permet de passer le temps, le nez collé à la fenêtre du minibus. A partir de la deuxième heure de route, on ne croise quasiment plus aucune âme qui vive si ce n’est quelques hameaux ou des troupeaux de bétail. On se croirait en plein milieu de la Mongolie car la route traverse d’immenses steppes aux couleurs vertes et jaunes. C’est superbe !

Le monastère de David Gareja est situé au pied d’une colline formant la frontière avec l’Azerbaïdjan et est classé au patrimoine mondial de l’UNESCO.
Le site a clairement été construit au milieu de nulle part. Autour, il n’y a rien… du tout ! On s’imagine vraiment au bout du monde ou en plein milieu du désert. Les paysages sont lunaires et vallonnés par de belles montagnes aux couleurs arc-en-ciel teintées de rouge. Un régal pour les yeux !

A peine descendue du bus, je suis impressionnée par la chaleur qu’il fait ici. Heureusement quelques points d’ombre permettent de ne pas se dessécher au soleil !

Un petit conseil, pensez à prendre suffisamment d’eau pour cette longue journée et prévoyez de quoi vous couvrir la tête et les épaules pour entrer dans le monastère… mais aussi pour la chaleur !

Le monastère de David Gareja est composé d’une douzaine de grottes et a été construit il y a plus de 1 400 ans, uniquement à la main par Saint-David, un moine syrien. A la sortie du bus, je me dirige tout de suite vers le plus grand monastère du site : le monastère Lavra.
On y rentre par une porte cochère qui débouche sur une cour intérieure dévoilant l’architecture du monastère et ses jolies terrasses en bois. L’enceinte est composée de plusieurs églises et grottes habitées par une dizaine de moines et est protégée par un épais rempart, construit au XVIIe siècle, suite à plusieurs invasions et destructions.

Renseignez-vous avant de vous rendre au monastère David Gareja, afin de savoir si les montagnes autour du monastère sont “ouvertes”. En effet, lorsque j’y suis allée, l’armée azerbaïdjanaise contrôlait les lieux et il était impossible d’effectuer la boucle à pied sur les hauteurs. On peut y découvrir une dizaine de grottes perdues dans la montagne où se cachent de jolies fresques mais également le magnifique monastère de Udabno. Très déçue de ne pas avoir pu découvrir cela… mais on a essayé de parlementer avec l’armée, ils n’ont pas voulu nous laisser passer !
Du coup, les 2h30 de temps libre sur place sont amplement suffisant pour visiter le monastère.
Si vous avez la chance que la montagne soit accessible, n’oubliez pas de vous munir de bonnes chaussures et de prévoir un chapeau et assez d’eau car la chaleur peut être extrême par ici !

Même si l’armée bloque le passage un peu plus haut dans la montagne, vous aurez normalement accès à une petite grotte fermée à clé d’où la vue sur le monastère est chouette.

Après la visite, il est temps de rentrer à Tbilissi. Mais le minibus nous arrête pour une pause repas dans le village de Udabno situé sur la route et abritant la seule auberge à des kilomètres à la ronde. Comme j’ai pique-niqué au monastère il n’y a pas si longtemps, je me pose pour regarder les villageois s’activer. C’est l’heure où les troupeaux rentrent au bercail pour la nuit, menés par des paysans à cheval, avec l’aide des chiens. Un joli spectacle !
Sur la route du retour, les paysages au coucher du soleil sont magiques…

Monastère de Jvari, cité troglodyte de Uplistsikhe & cathédrale de Mtskheta

Des marshrutkas permettent de se rendre dans chacun de ces sites mais il est très compliqué de combiner les 3 sur une seule journée. Je suis donc passée par une agence qui gère seulement le transport pour vraiment pas cher (se reporter à la rubrique se déplacer).

Le tour est normalement assuré lorsqu’il y a minimum 3 personnes. Mi octobre, les touristes se font de plus en plus rares par ici et je suis donc seule. Le tour devrait donc être annulé mais l’organisatrice accepte de le confirmer même si je suis seule. J’ai donc droit à un tour privé avec chauffeur privé pour la modique somme de 10 euros ! La classe ! J’ai la chance également d’avoir un super chauffeur, Davit, un géorgien de 33 ans, qui parle très bien anglais et est très sympathique.

Le premier arrêt de la journée est le monastère de Jvari. Situé sur une grande colline qui surplombe la ville de Mtskheta, il s’élève juste au-dessus d’un immense bras de rivière au confluent des rivières Koura et Aragvi. La vue est vraiment belle.
Le monastère de Jvari a été construit au VIe siècle, puis un mur en pierres fut élevé au Moyen Age pour protéger le complexe. Aujourd’hui, seules des ruines persistent mais l’église, située au centre, est toujours sur pied et se visite.

On reprend la route pour notre prochain site : la cité troglodyte de Uplistsikhe avec pas moins d’une centaine de grottes à visiter !

Il existe deux importants sites troglodytes en Géorgie : Uplistsikhe et Vardzia, tous les deux situés sur les flancs des gorges de la rivière Koura (Mtkvari en Géorgien). Mais Uplistsikhe est le plus ancien.

Uplistsikhe est une ville souterraine complètement sculptée dans la roche. Son nom signifie “résidence du seigneur” en Géorgien et reflète le passé glorieux du pays. En effet, il s’agit de l’un des plus anciens établissements humains du Caucase. Les archéologues datent sa construction au premier millénaire avant Jésus Christ et estiment qu’il existait 700 bâtiments pour environ 20 000 habitants. La cité a atteint son apogée entre -600 et l’an 337, date à laquelle la Géorgie s’est convertie au christianisme. Elle resta une étape importante sur la route de la soie pendant le Moyen Age, perdant progressivement son importance (surtout lorsque Tbilissi fut choisi comme capitale). La ville fut ensuite détruite par Tamerlan et par de nombreux tremblements de terre (celui de 1920 est l’un des plus importants), mais resta toutefois habitée jusqu’au début du XXe siècle.

Les paysages autour de la cité sont assez incroyables. J’ai l’impression d’être en plein milieu d’une scène biblique et que Jésus ou bien les rois mages vont débarquer à n’importe quel moment sur le dos de leurs ânes !

L’entrée coûte 7 GEL (~2,2 €). Des audioguides existent pour ceux qui veulent davantage d’informations. Dans tous les cas, un petit plan vous sera remis à l’entrée.

Même ceux qui ne sont pas passionnés par l’archéologie trouveront cet endroit incroyable. J’en suis la preuve vivante !
On pourrait clairement passer des heures à visiter le lieu, à explorer les grottes et les moindres recoins.

L’avantage d’avoir un tour privé, c’est de sortir des sentiers battus. Davit a remarqué que j’adore la photo, il m’emmène donc en voiture au sommet d’une colline pour avoir une belle vue sur la région et sur Uplistsikhe au loin. Et peur de rien, il traverse le cimetière en voiture !

On fait ensuite une bonne heure de route, à travers de magnifiques paysages arides. On entame de longues discussions avec Davit (il a fait la guerre en Irak et en Afghanistan, a 3 filles et ne comprend pas comment je puisse être athée ! Il faut dire que les Géorgiens sont très croyants, c’est dingue).

Nous arrivons au dernier spot de la journée : Mtskheta et son immense cathédrale. La cathédrale de Svétitskhovéli a été construite au XIe siècle et est une des plus grandes églises de Georgie du haut de ses 54m. L’intérieur est vraiment beau à visiter et à photographier.

Mtskheta cathédrale peinture au plafond
femme priant dans la cathédrale de Mtskheta Géorgie
cathédrale de Mtskheta visite intérieur tombeaux au sol
prêtre et mur de peinture cathédrale de Mtskheta
femme priant dans la cathédrale de Mtskheta Géorgie
peintures dans la cathédrale de Mtskheta Géorgie

Je me balade ensuite rapidement dans quelques petites rues autour de la cathédrale, où de nombreux vendeurs d’artisanat ont pris leur quartier.

Puis c’est l’heure de reprendre la route pour Tbilissi après une bonne journée de découvertes. Davit me propose un dernier petit arrêt avec un joli point de vue sur le monastère de Jvari au soleil couchant. J’en profite pour prendre en photo mon compagnon du jour !

Forteresse d’Ananouri

La forteresse d’Ananouri est située au nord de la capitale, sur la route qui mène à Kazbegi. La forteresse apparaît au détour d’un virage. Elle est littéralement posée au bord d’un immense lac à la couleur bleue turquoise : le réservoir Zhinvali.

Une des tours de la muraille permet de prendre de la hauteur et d’obtenir une belle vue sur l’église avec le lac en fond.

Conseils pratiques

Pour toutes les informations sur les logements et les restaurants à Tbilissi, se reporter à mon article dédié à la visite de la capitale.

Se déplacer aux alentours de Tbilissi

Transport de Tbilissi à David Gareja : si vous n’avez pas de voiture ou que vous ne souhaitez pas payer une somme astronomique en taxi, je vous conseille de faire appel à l’agence Gareji Line qui organise le transport aller-retour jusqu’au monastère. Pas de guide ou de visite commentée, vous le faites en autonomie. Pas besoin de réserver, il suffit de se rendre à l’heure indiquée au point de rendez-vous. L’agence certifie que personne ne sera laissé et que tout le monde pourra embarquer ! Fonctionnement seulement entre avril et octobre.
Le prix est de 20 GEL (~9,5 €) pour 5-6h de route A/R. L’entrée du monastère est gratuite.

N’oubliez pas de prendre de l’eau, des bonnes chaussures et de quoi vous couvrir pour visiter le monastère mais aussi pour ne pas brûler au soleil. Prenez également votre passeport en cas de contrôle près de la frontière avec l’Azerbaïdjan.
Attention, si vous y allez en voiture de location. La route est en très mauvais état et mal indiquée.

Transport pour Jvari, Uplistsikhe & Mtskheta : relier ces trois sites en une seule journée est une mission quasi impossible, à part si vous avez une voiture de location. Je vous conseille également de faire appel à l’agence Gareji Line qui permet la visite de ces trois sites en une journée. Le prix est le même que pour David Gareja : 30 GEL (~9,5 €).
L’entrée au monastère de Jvari et à la cathédrale de Mtskheta est gratuite mais pour visiter la cité troglodyte de Uplistsikhe, il faut compter un supplément de 7 GEL (~2,2 €).

Transport pour la forteresse d’Ananouri : j’ai visité la forteresse sur le trajet du retour de Kazbegi à Tbilissi en demandant au chauffeur du marshrutka de m’y déposer. Ce n’est pas forcément le plus pratique car vous aurez vos affaires de voyage avec vous mais cela permet d’économiser du temps et de l’argent. Quitte à passer devant, autant en profiter ! Pour continuer vers Tbilissi, j’ai fait du stop. La route est plutôt fréquentée, vous n’aurez aucun mal à trouver une voiture pour vous ramener ou un marshrutka qui rentre à la capitale.
Depuis Tbilissi, vous pouvez y aller en taxi ou prendre n’importe quel marshrutka qui monte vers le Nord.

Mon avis sur les alentours de Tbilissi

J’ai vraiment adoré découvrir les alentours de la capitale. Les paysages arides ont de vrais airs de steppes mongoles et les sites à découvrir sont riches en histoire. La cité troglodyte d’Uplistsikhe est vraiment à ne pas manquer et le monastère de David Gareja, certes un peu loin, offre des paysages grandioses et un site incroyable. Cependant, renseignez-vous bien avant de vous y rendre car de temps en temps, l’armée interdit l’accès aux grottes dans la montagne.


Voyage réalisé mi-octobre 2019